samedi 7 mars 2020

Prose de crise

À vos masques, prêts, partez. Rentrez chez vous. L’ère est viciée par le dernier virus lancé. Zippez bien jusqu’au ras du cou vos gilets couleur jaune flashball, sortez vos Ray-Ban LBD, il est du genre microbe malin, à s’en prendre au plus faible, à vous laisser veuve, orphelin. Bridé de souche, l’enfant mutin, peau de chauve-souris-chagrin qui, parti de rien rêve de muter, de partager jusqu’aux confins de vos poumons précarisés ses postillons mondialisés, façon coco décomplexé. Et de faire voler en éclats vos voix anti-49.3. Vos ronds-points barbec’-Corona en forme de fin de mois, si vous saviez combien cette tête d’épingle tout juste couronnée ennemi public numéro 1 s’en lave et frotte les mains. De Hong-Kong à Paris en passant par Venise, vos manifs, ce mariole maladif s’en gondole.
Promis, juré, craché, toussé, ca vaut mieux, restez confinés quitte à terminer con fini tandis qu’à Bercy, en loosedé, on marche sur vos quelques vieux jours financés au lance-pierre, au doigt mouillé d’énarques cravatés. Manu jubile, François l’envie : les sans-dents mis en quarantaine, tu parles d’une aubaine.
Ah, qu’on est bien planqué chez soi, en pleine santé, de l’eau, des pâtes et du PQ stockés plein les placards. Et faute de venir voir le pire, le voir venir : un futur d'hydro-alcooliques à faire froid dans le dos courbé où les masses salariales gelées s’emploient à joindre les deux bouts de ficelle à force de télétravail et de 35 heures au bercail.
Pendant ce temps à l’Assemblée, on se mouche dans vos feuilles de paie, on éternue sur vos acquis. À vos souhaits.